mercredi 24 mars 2010

Berlin, l'Odyssée Techno (1/3)

 "Berlin Calling"

Voici un post en trois partie écrit par notre ami Fred qui a passé l'année dernière à Berlin. Il essaye ici de nous restituer l'effervescence de la capitale de la Techno. Le tout est agrémenté par un mix (réalisé par lui-même et disponible ci dessous, du gonzo journalisme poussé à l'extrême). Bonne lecture, et bonne écoute ! :
Dance till death do us part…

Je ne ferai pas ici la description pseudo-hypisante tant répétée d’une ville où il fait bon vivre, mais plutôt le rapide constat d’une capitale européenne qui maintient son effervescence festive comme une quasi tradition depuis de nombreuses années.
Et comprenez ici que je remonte bien au-delà de la culture techno, de la (neue) Deutsche Welle, ou de la séparation de la ville en deux parties. En effet, même pendant les années économiques les plus noires ou sous l’occupation nazie, les Berlinois ont continué de s’amuser – à l’image du si fantasque cabaret Clärchens Ballhaus  que les SS n’ont jamais pu investir. La direction y a en effet toujours défendu bec et ongles son art de vivre issu des années folles, et les amoureux de la danse y ont ainsi usé le plancher inlassablement même sous les bombardements.


 Cabaret Clärchens Ballhaus

The Wild Wild Ost

Poursuivons notre description berlinoise avec ses mystères de l’Ouest. Invoquons donc James West et Artemus Gordon pour transfigurer les genres et épiçons ce récit de belles épopées musicales vécues au cours d’une année riche en sorties et lourdes en dB.
On ne peut aborder Berlin sans parler de ses clubs, et notamment le plus fameux et ésotérique d’entre eux: le Berghain/Panorama Bar dont la programmation  reste depuis de nombreuses années l’une des plus exceptionnelles du monde notamment d’un point de vue électronique.
Il y aurait tant à dire sur cette ancienne centrale électrique de RDA, tant d’un point de vue acoustique (l’oreille géniale Moritz von Oswald le qualifie lui-même de meilleur endroit où faire la fête, et le sound-system Funktion One  y est pour beaucoup), que d’un point de vue de ses habitués (majoritairement homosexuels et bodybuildés, mais pas uniquement ; d’ailleurs réduire le Berghain à la Mecque des Darkrooms serait bien stupide car l’ambiance y est bien plus cool que glauque; ceci dit en commandant au bar j’y ai rencontré quelques cowboys uniquement vétus de chaps lors des afters du dimanche matin et ça surprend légèrement (pour les curieux, je vous laisse vous faire une idée par vous même  :)
Berghain/Panorama Bar

Mais revenons à la musique, la direction artistique du Berghain est brillamment assurée par Ostgut (le fameux label aux compilations grandioses, et pour les puristes l’ancien club gay des 90s).
Pour passer brièvement en revue les sonorités marquantes savourées sous les impressionnantes hauteurs sous plafond du Berghain, je citerais : le Spex Festival  qui a réuni le même soir Phantom/Ghost en ouverture de soirée sur un mode ultra intimiste, Little Boots et sa recherche vocale subventionnée par le CNRS, les Berlinois d’adoption Phoenix et leur live survitaminé définitivement mieux adapté à la proximité du public qu’aux grands espaces (un extrait ici : malades en mer s’abstenir), Dj Hell dans le laboratory (une salle reculée derrière 4 parois de béton percées directement dans les fondations et rarement ouverte au public mixte pour cause de Snax Parties) mais qui nous a tous bluffé en mixant du reggae (si, si), un Lawrence définitivement génial, et Villalobos emmenant tout un dancefloor dans une transe ultra renforcée à la TR909 (comment ça la même boucle tourne depuis 25 minutes?) Mention spéciale et très affectueuse aussi au plus charismatique des bouncers du monde : Sven Marquardt.

Sven Marquardt

Autres délices mystérieux savourés au « PanoBar » : les Dial Allnighter (nuits entièrement assurées par le label hambourgeois de qualité Dial Records) avec notamment Pantha Du Prince, Efdemin, Carsten Jost, Rndm & leur pote d’Innervisions Dixon, les résidents du Berghain Ben Klock, Len Faki (aïe mes membres), Marcel Dettmann, Prosumer, …Etc, sans oublier la folie avec Zip et Sammy Dee de chez Perlon, ou encore le live des Animal Collective (vu de loin pour cause de salle bondée à mort, mais bouleversant de poésie mélodique quand même).
Un regret cependant: avoir raté la DFA night avec l’hypnotique Gavin Russom en mode Black Meteoric Star & les Juan Mc Lean tout aussi visuellement prenant… mais bon, dormir peut aussi s’avérer salvateur.

La suite très bientôt....

Extraits du mix :


5 commentaires:

Olivier.P a dit…

Pas mal l'article !
Ca donne envie d'être JFK un 26 juin 1963.
PAs mal le mix ! (je regrette juste que seulement la fin soit violente...)

Vivement la suite !

g_selektor a dit…

Ça tape ca tape !

Fred V/ a dit…

ça taponne mais ça danse surtout !

pauldu91 a dit…

Très bon article, très intéressant, je prends le mixe

Fred V/ a dit…

Merci Paul. :-)
D'ici peu les 2 autres épisodes de l'odyssée devraient être postés, donc STAY TUNED !